Allocutio 155

fection et d'enthousiasme. Sans Nous arrêter à tant d'autres passages des Saintes Ecritures que Nous pourrions indiquer^ dans les livres des Machabées, Nous en avons un exemple frappant dans les paroles que le disciple de l'amour adres- sait jadis à une société de jeunes gens : « Je vous écris, jeu- nes gens, parce que vous êtes forts, que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu l'esprit mauvais » (I. Jean n, 14) . Et l'Evangile nous raconte que Jésus Christ après un entretien avec un jeune homme le regardant, l'aima (Marc x, 2 1 ) .

Eh bien, chers jeunes gens, ces mêmes sentiments du Divin Rédempteur, remplissent aujourd'hui Notre cœur après avoir écouté l'adresse si pleine d'affection que vous Nous

Nous voulons être, parmi tous , vos fi ls les plus respectueux et les plus

rel igieusement soumis .

Nous n'avons nullement la prétention injustifiée de solliciter de Votre

Sainteté une préférence exclusive pour les méthodes propres du Sillon, ni une

confirmation formelle de notre confiance en l'avenir de la démocratie en France.

Nous tenons seulement à déclarer devant vous que nous savons qu'aucun

but humain, qu'aucune préférence particulière ne doit jamais dominer les divi-

nes nécessités de la grande unité religieuse catholique. Nous voulons aussi af-

firmer que rien n'est mieux fait, pour respecter ple inement la sainte liberté

des enfants de Dieu, que la jérarchie officielle de l'Eglise, tenant ses pouvoirs

mêmes de s o n divin fondateur et placée c o m m e un flambeau devant les siècles

qui passent, elle domine les cont ingences humaines et accueil le tous ses enfants

avec un c œ u r égal.

N o u s venons à Vous , n o n seulement c o m m e au Chef visible de la religion

que nous professons, mais au Père très aimant qui conso le et qui encourage.

Nous retournerons dans notre patrie mieux armés pour la lutte, plus forts et

c o m m e invincibles.

Puissiez Vous , Très Saint Père, ne pas désespérer de notre p a y s , mais

bien sentir qu'il y a des relations entre le Pape et la France que nulle force

sectaire n'arrivera à dénoncer, car c'est le coeur m ê m e de notre patrie qu'elles

attachent indissolublement à l'Eglise de Dieu.

N o u s Vous remercions de votre accueil mieux que par des paroles , par

des actes, et Dieu aidant, nous voulons Vous prouver que Vous n'avez pas

eu tort d'avoir confiance en l'effort des jeunes catholiques du Sillon qui con-

qüieront au Christ la démocratie française ».