18Ò Acta Apostolicae Sedis - Commentarium Officiale

E P I S T U L A E

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AD EM0S PP. DD. CARDINALES ET EXCMOS AC REVMOS ARCHIEPISCOPOS ET

EPISCOPOS GALLIAE.

PIUS PP . XI I

Nos Chers Fils, salut et Bénédiction Apostolique. - Au moment où

la terrible épreuve s'abattait sur vôtre chère Patrie, Nous tînmes à vous

dire le retentissement profond qu'une pareille calamité avait eu dans No-

tre cœur et la part très vive que Nous prenions à votre douleur.

Sachant bien pourtant de quelles ressources spirituelles disposait la

France pour trouver, dans sa disgrâce même, l'élan vers de nouvelles

ascensions, Nous vous adressâmes des paroles de réconfort et de solide

espérance et Nous les avons renouvelées chaque fois que l 'occasion s'en

présentait. Récemment encore, voulant pour ainsi dire préluder à leur

réalisation, Nous fûmes heureux de proclamer Sainte Thérèse de l 'En-

fant Jésus patronne secondaire de la France, avec Sainte Jeanne d 'Arc ,

sou l'égide de Notre-Dame qui en est la patronne principale dans le

sublime mystère de son Assomption. Mais voici, que devançant même

toutes les prévisions humaines, la Divine Volonté s'est manifestée en fa-

veur de votre bien-aimée Patrie, et que, déjà, l'œuvre de la reconstruc-

tion nationale reprend sur un rythme accéléré.

Aussi voulons-Nous vous dire avec quelle joie Nous vous sommes in-

timement uni à l'aube de cette résurrection, comme Nous l'étions au

temps de la douleur et de l'abattement.

Certes, Nous n'ignorons pas que, ressuscitée, la France conserve

encore les stigmates dont elle fut marquée par cette guerre dévastatrice,

qui, n'épargnant ni les hommes, ni les choses, a porté l'humaine souf-

france à un degré qu'elle n'avait sans doute jamais atteint dans le passé.

Cependant, tout en Nous réjouissant à constater les signes visibles

des nouvelles ascensions auxquelles le Seigneur prépare votre cher

Pays, Nous partageons aussi les peines qui accablent encore vos fils,

présents ou absents bien loin de lui. Nous voudrions que tous, même

ceux qui peut-être se croient séparés de Nous, sachent à quel point le

Père Commun ressent les douleurs de Ses enfants, de tous sans aucune

exception, et de quel cœur II supplie la Divine Providence de les soula

ger, et de mettre un terme à de si dures et si nombreuses séparations, en

accélérant le retour de la paix.