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fond que réservé dans la forme, était livré au public, portant les signa-

tures, isolément souscrites, de la plupart des Eveques de France. Il sem-

blait que le Pouvoir ne fût pas suffisamment armé pour réprimer un

tel crime !

Les victimes glorieusement frappées dans nos rangs il y a trois ans

au nom de cette législation aujourd'hui abol ie , se féliciteront d'autant

plus sincèrement de leurs épreuves passées, qu'elles ont fourni à R o m e

et au monde l'occasion de constater qu'en France, l'episcopat esc una-

nime dans les questions de patriotisme et de foi, et que la volonté du

Saint-Père, connue de tous, sera toujours le dernier mot de nos réso-

lutions.

Grâces soient rendues à D i e u ! Et après Dieu , au Pontife Auguste,

avec l'autorisation et sous le regard duquel nous allons prier et déli-

bérer ensemble!

Très Saint Père,

La loi se discutait encore, que Votre Sainteté - j'en ai été le té -

moin - sè préoccupait des directions à donner à l'Eglise de France,,

quand l'heure de l'appliquer serait venue. Et le meilleur moyen de con-

naître la situation telle qu'elle est, parut à votre âme paternelle, la con-

sultation de l'episcopat délibérant en toute liberté sur les questions posées

par son autorité suprême.

Dès lors, l'idée d'une réunion plénière enfin possible, circula dan&

un courant d'enthousiasme à travers le monde catholique, et, de toutes

parts, ce fut l'hosanna de la reconnaissance au Pasteur des pasteurs, qui

donnait á l'episcopat français une telle marque de sa confiance.

Nos voix s'élèveront donc unanimement au début de cette assem-

blée, Très Saint Père, pour remercier Votre Sainteté de sa condescen-

dance paternelle à l'égard d'un clergé persécuté; et, du fond de nos coeurs

Lui rendrons grâces de nous avoir conviés à délibérer sur des questions

que, seule, son autorité souveraine a le droit de résoudre.

L'acte initial de cette Assemblée des Eveques de France est donc un

acte de filial amour, qui monte vers Votre Sainteté, comme le témoignage

le plus assuré de sa profonde gratitude.

Ce bonheur de prier et de délibérer ensemble n'est-il pas, en effet,

comme une compensation, ménagée par la Providence à tant d'épreuves

qui nous menacent, et ont déjà commencé de nous étreindre?

L'isolement était dur dans les jours calmes de la paix. Mais comme

il eût été cruel dans les jours de persécution et de luttes! Et c o m m e

il nous est doux de laisser échapper de nos poitrines d*eveques et de