Appendix 445

frères le cri du Psalmiste: Ecce quam bonum et quam iucundum habi-

tare fratres in unum !

Nous allons donc délibérer, puisque Vous l'avez v o u l u , Très Saint

Père, et au milieu de nos discussions fraternelles, dans le choc des idées

variées qui seront émises, nous aurons toujours les regards tournés vers

l'auguste et infaillible gardien de la Vérité. Nous exprimerons nos idées

personnelles, mais en les sacrifiant d'avancé à la sentence de Pierre, qui

sera pour nous le commandement divin.

L'orde de nos travaux place en première ligne l'étude du document

Pontifical - vrai monument de la Sagesse divine et humaine tout en-

semble, - qui juge et condamne la loi de Séparation. Déjà, dans toutes

les chaires des Eglises de France, a été lu ce solennel exposé, qui qua-

lifie doctrinalement une loi impie et condamne irrévocablement des at-

tentats prétendus légaux.

Déjà la voix des Eveques s'est fait entendre, sur tous les points de

notre Pays , dans un concert de respectueux éloges et de remerciments

émus , pour acclamer comme il convenait une doctrine à la fois si ferme

et si sûre.

Mais ici, nous sommes l'episcopat; nous parlons en corps, et nos

voix s'élèvent dans la plus harmonieuse unanimité pour proclamer les

mêmes sentiments, avec plus de force, avec les énergies accumulées du

respect et de l'amour, que nous professons isolément pour le Vicaire

de J . - C , notre bien-aimé Pontife et Père Pie X.

Merci, Très Saint Père, de cette parole qui a retenti, grave, solen-

nelle, puissante après la parole des hommes, égarés sur un terrain qui

n'était pas le leur. Merci à Votre Sainteté d'avoir signalé les erreurs, ca-

ractérisé les inconvenances, condamné les injustices, et suspendu jusqu'à

ce qu'elle la prohibe peut être, l'application de la fameuse loi.

Il y a dans la langue des Encycliques, des formules plus solennel-

les, des paroles plus graves, d'où sorte une sentence délibérément portée,

ou un anathème discrètement indiqué. C'est comme le résumé de toute

la pensée du Pontife qui écrit.

Ces formules ont été longuement méditées; elles ont été soumises

à l'examen le plus rigoureux, et déposées sur l'autel de la prière, avant

d'être livrées au peuple chrétien, comme l'expression calme et forte de

la vérité et de la justice.

N'ont-el les pas ce caractère, les paroles sévères qui se trouvent à l'une

des dernières pages de l'Encyclique Vehementer? Ne donnent elles pas

le frisson, ces sentences portées de si haut, avec un tel .accent d'indé-