Appendix 447

Il ne songe pas à reprocher à Dieu la sévérité de ses justices : sa seule

préoccupation sera désormais d'exécuter la loi. Et chaque chef de fa-

mille signe de sa main cet engagement sacré. T o u s travailleront désor-

mais, au prix des plus grands sacrifices, à rétablir Jérusalem, ses mai-

sons et son temple.

> La France, Très Saint Père, a passé par cette attente fiévreuse, par

cette espérance, par ces émotions profondes et ces résolutions répara-

trices, quand elle attendait avec anxiété, et quand elle eut entendu avec

bonheur la parole auguste de Votre Sainteté dans sa dernière Ency-

clique.

Avec Vous, Très Saint Père, nous condamnons le faux principe de

la séparation possible de l'Eglise et de l'Etat. Avec Vous , nous subis-

sons, dans un sentiment d'indignation toute filiale l'inconvenante et cri-

minelle audace d'un Pouvoir qui , voulant déchirer un contrat conclu

avec l'Eglise, le fait seul, sans avis préalable, sans communication d'au-

cune sorte donnée au Chef de l'Eglise. Avec Vous et comme Vous, nous

protestons contre l'usurpation sacrilège des biens ecclésiastiques, des

Eglises, des fondations dont l'objet sacré était le plus souvent la prière

pour les morts. Avec Vous nous condamnons et repoussons la préten-

tion du Pouvoir civil de réglementer seul les questions d'administration

des biens ecclésiastiques, et de fixer seul les conditions dans lesquelles

devront fonctionner les organes de cette administration.

Pour tout résumer d'un mot, nous blâmons tout ce que Votre Sain-

teté a blâmé; nous condamnons tout ce qu 'Eue a condamné. Et, les yeux

tournés vers Rome, Mère et Maîtresse de toutes les Eglises, nous atten-

dons dans la pénitence et dans la prière que le mot de l'avenir nous

soit donné par Pierre et alors, comme Eveques catholiques et comme

français, nous saurons obéir.

C'est notre dernier mot, Très Saint Père ; c'est aussi, malgré des ap-

parences contraires sur le terrain politique, le sentiment et la résolution

de la grande majorité de nos diocésains catholiques. Insuffisamment

éclairés sur les conséquences de leurs votes pour le choix des membres

du Parlement, ils se laissent persuader que la politique et la religion

sont deux choses absolument distinctes et qu'il ne faut pas mêler l'une

à l'autre. De là la tendance du peuple à ne tenir aucun compte des

intérêts religieux dans les affaires politiques.

De là, la déception de ceux qui avaient vu dans les élections le

moyen immédiat de rendre à l'Eglise la plénitude de ses droits et de

ses libertés.