- 113 -

de rassurer les consciences des catholiques, en leur

faisant connaître que de la visite présidentielle on ne

pouvait déduire un acquiescement quelconque du Sou-

verain Pontife à la situation que lui ont créée les événe-

ments de 1870. Pour atteindre ce but, X Osservatore Ro-

mano du 4 Mai publiait un court communiqué officieux

annonçant simplement l'envoi des Notes. Il serait injuste

de dire que ce procédé manquait d'égards, et encore

moins qu'il était inconvenant, car il est entré dans les

habitudes diplomatiques de tous les Gouvernements.

Ce fut à la suite de cette publication de Y Osser-

vatore Romano que le Conseil des Ministres se réunit

à Paris pour examiner la protestation pontificale. Le

6 Mai l'Ambassadeur de France près le Saint Siège,

remettait au Secrétaire d'Etat une Note, dans laquelle

on déclarait que le Ministre des Affaires Etrangères,

ayant pris soin de préciser devant le Parlement le ca-

ractère et le but de la visite, il ne pouvait que repous-

ser au nom de son Gouvernement, le fond et la forme

de la protestation pontificale (Doc. XXVII). Avec

cette réponse, l'incident devait être regardé comme

clos de la part du Gouvernement français, ainsi que le

déclara M. Delcassé lui-même.

Mais le 17 Mai, une indiscrétion reprehensible met-

tait au jour dans un journal parisien la Note dont on

a parlé plus haut, et où se lit une phrase qui n'était

pas dans la protestation envoyée au Gouvernement

français et relative à la permanence du Nonce à Paris.

Cette phrase est la suivante: « Si malgré cela, le Nonce

« n'a pas quitté Paris, c'est uniquement à cause de 8