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se serait évité à lui-même et il aurait évité au Saint-

Siège le désagrément d'un procès canonique; d'autre

part, il aurait pu facilement sauver son honneur en

couvrant sa démission de quelque raison plausible.

L'Evêque accepta d'abord le conseil; mais, immé-

diatement après, il mit à sa démission la condition d'un

transfert à un autre diocèse, fût-ce le dernier de France,

comme il s'exprimait. Les imputations faifes à Mgr. Geay

ne naissaient pas de difficultés locales ou extérieures,

mais de raisons personnelles : elles rendaient donc im-

possible l'acceptation d'une pareille condition.

Avec cette longanimité qui caractérise l'Eglise et

aussi dans l'espérance que l'avenir ferait oublier le

passé, le Saint-Siège temporisa pendant plus de quatre

ans. Mais cette longanimité et cette espérance furent

vaines; les accusations prirent, au contraire, un tel

caractère que tout nouveau délai devint impossible.

C'est pourquoi la même Congrégation du Saint Office,

par ordre du Saint Père, écrivit de nouveau et dans

le même sens, le 17 Mai 1904 (Doc. XXVIII), invitant

de nouveau Mgr. Geay à renoncer à son Diocèse, et

ajoutant que si, dans le délai d'un mois, il ne l'avait

point fait, la Sacrée Congrégation se verrait dans la

nécessité de pousser l'affaire plus avant suivant les

prescriptions du droit canon.

L'Evêque se permit de communiquer cette lettre,

très secrète de sa nature, au Gouvernement français;

et celui-ci, par la Note du 3 Juin 1904 (Doc. XXIX)

demanda au Saint Siège de la retirer, supposant que la

Sacrée Congrégation voulait déposer l'Evêque, dans