Saint Louis-Marie Grignion de Montfort Règles des Prêtres Missionnaires de la Compagnie de Marie
FIN PARTICULIRE DE LA COMPAGNIE.
LEUR DÉTACHEMENT OU PAUVRETÉ ÉVANGÉLIQUE
LEURS ORAISIONS ET EXERCICES DE PIÉTÉ
LEUR CHARITÉ ENVERS LE PROCHAIN
LEUR MÉPRIS DU MONDE
37. 1. Ils n'ont ni les sentiments du monde dans leur esprit,
ni ses maximes dans leur coeur, ni ses modes dans leur
conduite.
38. 2. Leur devise est: nolite conformari huic saeculo
nequam. C'est pourquoi ils évitent autant qu'ils peuvent, sans
blesser la charité ni l'obéissance, ce qui ressent l'esprit du
monde, comme la perruque et la calotte, les manchons et les
gants, les ceintures volantes, les souliers mignons, les
étoffes précieuses, les chapeaux lustrés, le tabac en poudre
ou autrement, etc.
39. 3. Ils ne condamnent pas absolument ceux qui par
bienséance ou par nécessité dans le monde se servent de ces
choses, mais ils répondent à ceux qui les y veulent porter:
nos talem consuetudinem non habemus. [1 Co 11,16] Et comme ils
font une profession ouverte par leur ministère de combattre le
monde antéchrist et ennemi de la vertu, ils s'en éloignent le
plus qu'ils peuvent même dans les choses indifférentes qui
pourraient peu à peu les en approcher: qui spernit modica
paulatim decidet. [Si 19,1]
40. 4. Ils n'affectent cependant aucune singularité dans leur
exxtérieur; et ils tâchent, selon que la divine Providence,
leur mère nourricière, le leur fournit, d'être habillés comme
le commun des bons ecclésiastiques et particulièrement ceux du
Séminaire de Saint-Sulpice de Paris, n'ayant ni collet, ni
chapeau, ni manteau ni autre vêtement distingué des autres.
41. 5. Ils ne vont jamais, pendant le temps des missions,
manger chez des particuliers, sinon une ou deux fois chez
Monsieur le Curé du lieu; et, hors le temps des missions, ils
y vont très rarement et avec un privilège spécial du
supérieur.
42. 6. Ils n'écrivent ni ne reçoivent aucune lettre qu'ils ne
la mettent entre les mains du supérieur, qui la lira, s'il le
juge à propos.
43. 7. Ils vont dans leurs missions, autant qu'ils le
peuvent, à pied, à l'exemple de Jésus-Christ et des hommes
apostoliques; mais dans leurs infirmités ou les grandes
difficultés des chemins, ils ne font point difficulté de
prendre les aides que la divine Providence leur fournit.