Saint Louis-Marie Grignion de Monfort Lettre Circulaire aux Amis de la Croix

 LETTRE CIRCULAIRE AUX AMIS DE LA CROIX

 [I. EXCELLENCE DE L'UNION DES AMIS DE LA CROIX]

 [A. GRANDEUR DU NOM D'AMI DE LA CROIX]

 [B. LES DEUX PARTIS]

 [II. PRATIQUES DE LA PERFECTION CHRETIENNE]

 [A. «SI QUELQU'UN VEUT VENIR APRES MOI»]

 [B. «QU'IL RENONCE A SOI-MEME»]

 [C. «QU'IL PORTE SA CROIX»]

 [1. «Rien de si nécessaire»]

 [Pour des pécheurs!] 21. En effet, chers Amis de la Croix, vous êtes tous

 [Pour des amis de Dieu!] 24. Ne vous flattez-vous pas, mes Amis de la Croix, d'être

 [Pour des enfants de Dieu!] 25. Vous vous glorifiez avec raison d'être les enfants de

 [Pour des écoliers d'un Dieu crucifié!] 26. Amis de la Croix, écoliers d'un Dieu crucifié, le mystère

 [Pour des membres de Jésus-Christ!] 27. Vous êtes membres de Jésus-Christ, quel honneur! Mais

 [Pour les temples du Saint-Esprit!] 28. Vous n'ignorez pas que vous êtes les temples vivants du

 [Il faut souffrir comme les saints...] 30. Regardez, mes chers Amis de la Croix, regardez devant

 [...sinon comme les réprouvés.] 33. Mais enfin, si vous ne voulez pas souffrir patiemment, et

 [2. «Rien de si utile et de si doux»]

 [2. «Rien de si utile et de si doux»]

 [3. «Rien de si glorieux»]

 [D. «ET QU'IL ME SUIVE!»]

 [LES QUATORZE REGLES] [Ne pas se procurer de croix exprès et par sa faute.]

 [Consulter le bien du prochain.] 43. 2 Si vous faites quelque chose d'indifférent, dont le

 [Admirer, sans prétendre l'atteindre, la sublime vertu des saints.]

 [Demander à Dieu la sagesse de la croix.] 45. 4 Vous pouvez cependant, et même vous devez demander la

 [S'humilier de ses fautes, sans se troubler.] 46. 5 Quand vous aurez, par ignorance ou même par votre

 [Dieu nous humilie pour nous purifier.] 47. 6 Soyez bien persuadés que tout ce qui est en vous est

 [Dans ses croix éviter le piège de l'orgueil.] 48. 7 Prenez donc bien garde de croire, comme les dévôts

 [Faire profit des petites souffrances, plus que des grandes.] 49. 8 Faites profit, et même davantage, des petites

 [Aimer les croix, non d'un amour sensible, mais raisonnable, et surnaturel.]

 [Souffrir toutes sortes de croix, sans exception et sans choix.]

 [LES QUATRE STIMULANTS DE LA BONNE SOUFFRANCE] 55. 11 Pour vous aider à bien souffrir, faites-vous une

 [2. La main de Dieu] 56. Secondement, considerez la main de ce puissant Seigneur,

 [3. Les plaies et les douleurs de Jésus-Christ crucifié] 57. Troisièmement, regardez les plaies et les douleurs de

 [4. En haut, le ciel en bas, l'enfer] 58. Quatrièmement, regardez en haut la belle couronne qui

 [Ne jamais se plaindre des créatures] 59. 12 Ne vous plaignez jamais volontairement et avec

 [Ne recevoir la croix qu'avec reconnaissance] 60. 13 Ne recevez jamais aucune croix sans la baiser

 [Se charger de croix volontaires] 61. 14 Si vous voulez vous rendre digne de recevoir les

[Dans ses croix éviter le piège de l'orgueil.]
48. 7 Prenez donc bien garde de croire, comme les dévôts
orgueilleux et pleins d'eux-mêmes, que vos croix sont grandes,
qu'elles sont des épreuves de votre fidélité, et des
témoignages d'un amour singulier de Dieu en votre endroit. Ce
piège d'orgueil spirituel est fort fin et délicat, mais plein
de venin. Vous devez croire: 1) que votre orgueil et votre
délicatesse vous font prendre pour des poutres, des pailles;
pour des plaies, des piqûres; pour un élephant, un rat; pour
une injure atroce et un abandon cruel, une petite parole en
l'air, un petit rien dans la vérité; 2) que les croix que Dieu
vous envoie sont plutôt des châtiments amoureux de vos péchés,
comme il est en effet, que des marques d'une bienveillance
spéciale; 3) que quelque croix et quelque humiliation qu'il
vous envoie, il vous en épargne infiniment, vu le nombre et
l'énormité de vos crimes, que vous ne devez regarder qu'à
travers la sainteté de Dieu, qui ne souffre rien d'impur, et
que vous avez attaqué; à travers un Dieu mourant et accablé de
douleur, à cause de l'apparence de votre péché; et à travers
d'un enfer éternel que vous avez mérité mille et peut-être
cent mille fois; 4) que dans la patience avec laquelle vous
souffrez, vous y mêlez plus d'humain et de naturel que vous ne
pensez: témoins ces petits ménagements, ces secrètes
recherches de la consolation, ces ouvertures si naturelles à
vos amis, peut-être à votre directeur, ces excuses si fines et
si promptes, ces plaintes, ou plutôt ces médisances de ceux
qui vous ont fait le mal, si bien tournées, si charitablement
prononcées, ces retours et ces complaisances délicates en vos
maux, cette croyance de Lucifer que vous êtes quelque chose de
grand, etc. Je n'aurais jamais fait, s'il fallait ici décrire
les tours et les détours de la nature, même dans les
souffrances.