96 EX S. C. CONCILII

Mme. ma femme venait passer quelques jours chez moi de temps en temps, et moi, de mon côte, j'allais chez elle ». Atque iudici sciscitanti : « Etes-vous convaincu qu'il y a eu pour elle une liberté suffisante pour contracter mariage? » reposuit : « Je pense qu'il y a eu une pression très-violente pour l'amener à ce mariage ; elle m'en a fait des reproches très-doux. Comme je lui disais : - Mais tu parais très-tri- ste -, elle me répondit que si j'avais été là, elle n'aurait pas contracté cette union qui lui déplaisait, mais qu'il était trop tard ».

Ipsamet Ioanna profitetur insuper : « A la mairie et à l'église j 'ai donné un oui de la tête(?), et j 'a i signé, mais à contre-coeur. En montant les marches de la mairie, ma mère, prise d'un remords, s'est approchée de moi et m'a dit : - Mon enfant il est encore temps, dis-moi si tu con- sens, si tu veux -. Sur quoi, je n'ai pas répondu. Nous arrivions dans la salle du mariage, ce n'était plus le mo- ment... Le mariage à l'église a eu lieu le lendemain du jour où nous avous été à la mairie ». Ioannae vero mater testatur: « Le jour du mariage civil je quittai le bras de la personne qui m'accompagnait, dans l'escalier même de la mairie et je me rapprochai vivement de ma fille, et prise peut-être d'un dernier remords, je lui dis : - Il est en- core temps, Jeanne, si tu veux dire non -. Elle m'a regar- dée longuement sans me répondre, et arrivée dans la salle de la mairie, elle a dit oui».

Ex his profecto manifestum fit, et Ioannae media non defuisse ad evadendas matris minas, et assertum metum ita de die in diem decrevisse, ut uno saltem integro die ante matrimonium vel ipsa metus suspicio (quae nihil operatur in re nostra) omnino evanuerit. Iam si ipsamet Ioanna « une huitaine de jours environ avant le mariage » cum sponso, remotis arbitris, conferre voluit « de choses impor- tantes qui concernaient son avenir», dum mater in eo erat ut matrimonii tractatus abrumperet nonne demonstrat, me- tum, si quem actrix antea conceperat, tenues in auras ab-