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EPISTOLA ENCYCLICA SS. D. N. Leonis PP. XIII ad Archiepiscopos, Episcopos et Clerum Galliae.

Vénérables Frères, très chers Fils.

Depuis le jour où Nous avons été élevé à la Chaire pon- tificale, la France a été constamment l'objet de Notre sollicitude et de Notre affection toute particulière. C'est chez elle, en effet que, dans le cours des siècles, mu par les insondables desseins de sa miséricorde sur le monde, Dieu a choisi de préférence les hommes apostoliques destinés à prêcher la vrai foi jusqu'aux confins du globe, et à porter la lumière de l'Evangile aux na- tions encore plongées dans les ténèbres du paganisme. Il l'a prédestiné à être le défenseur de son Église et l'instrument de ses grandes œuvres : Gesta Dei per Francos.

A une si haute mission correspondent évidemment de nom- breux et graves devoirs. Désireux, comme Nos prédécesseurs, de voir la France accomplir fidèlement le glorieux mandat dont elle a été chargée, Nous lui avons plusieurs fois déjà, du- rant Notre long Pontificat, adressé Nos conseils, Nos encoura- gements, Nos exhortations. Nous l'avons fait tout spécialement dans Notre Lettre Encyclique du 8 février 1884, Nobilissima Gallorum gens, et dans Notre Lettre du 16 février 1892, publiée dans l'idiome de la France et qui commence par ces mots: Au milieu de sollicitude. Nos paroles ne sont pas demeurées in- fructueuses, et Nous savons par vous, Vénérables Frères, qu'une grande partie du peuple français tient toujours en honneur la foi de ses ancêtres et remplit avec fidélité les devoirs qu'elle impose. D'autre part, Nous ne saurions ignorer que les en- nemis de cette foi sainte ne sont pas demeurés inactifs, et qu'ils sont parvenus à bannir tout principe de religion d 'un grande nombre de familles, qui, par suite, vivent dans une lamentable ignorance de la vérité révélée, et dans une complète indiffé- rence pour tout ce qui touche à leurs intérêts spirituels et au salut de leurs âmes.

Si donc, et à bon droit, Nous félicitons la France d'être pour les nations infidèles un foyer d'apostolat, Nous devons en- courager aussi les efforts de ceux de ses fils, qui, enrôlés dans le sacerdoce de Jésus-Christ, travaillent à évangéliser leurs compatriotes, à les prémunir contre l'envahissement du natu-

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