Saint Louis-Marie Grignion de Montfort Règles des Filles de la Sagesse
LEUR PROFESSION ET LEURS VOEUX
REGLES DE PRUDENCE, DE FERMETÉ ET DE CHARITÉ LES UNES ENVERS LES AUTRES
LEUR DEVOTION ENVERS LA SAINTE VIERGE
LA FREQUENTATION DES SACREMENTS
REGLES DES ECOLES CHARITABLES DES FILLES DE LA SAGESSE
ELECTION DE LA SUPERIEURE ET DE SES DEUX ASSISTANTES
REGLES PARTICULIERES DE PRUDENCE ET DE CHARITE QUE LA SUPERIEURE DOIT GARDER
LEUR CHARITE POUR LE PROCHAIN
99. 1. La fin de l'institut des Filles de la Sagesse est,
comme il a été dit, la charité pure, soit en tenant les écoles
charitables dans les villes ou dans les campagnes, soit en
gouvernant les hopitaux, soit en dirigeant les maisons de
retraites, soit en soignant et guérissant les pauvres
incurables; le tout suivant leurs talents et l'appel de la
sainte obéissance.
100. 2. Quand Dieu les appelle à tenir les petites écoles,
elles en gardent exactement toutes les règles comme elles sont
marquées ci-après et purement par charité.
101. 3. Si Dieu les appelle à gouverner quelque hôpital, elles
gardent les règles suivantes de prudence et de charité.
102. 4. Elles rendent aux pauvres de l'hôpital tous les
services possibles, soit pour le spirituel, soit pour le
temporel. Pour le spirituel, avec dépendance des Aumôniers et
des Curés, et pour le corporel, avec dépendance des
Administrateurs des hôpitaux, en sorte qu'elles ne font ni
plus ni moins que leurs supérieurs ecclésiastiques et laïques
ne leur permettent.
103. 5. Elles doivent s'attendre à beaucoup`de contradictions
dans les hôpitaux qui sont gouvernés par beaucoup
d'Administrateurs, et, à cet effet, elles doivent s'armer
d'une grande patience, pour les souffrir sans se décourager.
104. 6. Si les Administrateurs de l'hôpital voulaient les
obliger à retrancher, dans l'hôpital, quelques-unes de leurs
règles essentielles à leur institut, elles ne le doivent pas
souffrir et, par l'avis de leurs premiers Supérieurs de leur
communauté, elles seront prêtes à en sortir; mais, si la règle
qu'on veut retrancher ou ajouter n'est pas essentielle ni
contraire à leur institut, selon le jugement de leurs
Supérieurs, elles s'y soumettront par charité et obéissance.
105. 7. Elles se confessent ordinairement à un même
confesseur, qu'elles choisiront de concert avec leur Mère
supérieure, soit que ce soit l'Aumônier de l'hôpital, soit que
ce soit le Curé de la paroisse ou quelque confesseur étranger;
et, si ce confesseur, par son imprudence, voulait leur faire
transgresser leurs règles, elles en choisissent un autre; mais
elles ne le quittent que difficilement et jamais pour de
petites raisons.
106. 8. Elles obéissent, pour le temporel, aux Administrateurs
des hôpitaux ou autres personnes qui les ont appelées dans
quelque lieu et qui leur fournissent la subsistance.
107. 9. Elles se regardent, comme elles sont en effet, du
nombre des pauvres; mais elles ne se mêlent que très
difficilement et très rarement des biens temporels des
hôpitaux où on les emploie.
108. 10. Leur Supérieure seule a pouvoir de représenter au
Bureau les besoins temporels des pauvres ou les leurs propres;
mais si le Bureau n'y fait aucune attention, ou les contredit
ouvertement, elles demeurent contentes, sans s'en plaindre à
personne, ni au dehors ni au dedans de l'hôpital, et sans
employer la médiation de quelque Administrateur, pour obtenir,
à force d'amis, ce qu'elles demandent.
109. 11. Elles peuvent avoir en maniement quelque bien
temporel, dans la salle qu'elles gouvernent; mais comme elles
reçoivent l'économie de leurs biens immédiatement de la main
de leur Supérieure qui les place où elle juge à propos, et non
des mains des Administrateurs, elles rendent immédiatement
compte de leur économie à leur Supérieure, et elles ont
immédiatement recours à elle dans leurs besoins, et ensuite
leur dite Supérieure rend compte de tout au Bureau ou à
l'économe préposé par le Bureau dans l'administration des
biens temporels, et, si leur Supérieure, supposé qu'elles
aient communauté dans le dit hôpital, leur refuse l'effet de
leurs demandes, quoique justes, elles ne font aucune démarche
ni au dedans ni au dehors pour l'obtenir, autrement la
division succéderait à la paix et à l'obéissance.
110. 12. A la vérité, elles tâchent de faire en sorte que les
biens des maisons où elles demeurent soient justement employés
sans voleries ni dissipations; mais elles n'en répondent pas
s'ils viennent à être dissipés sans leur faute, parce qu'elles
ne veillent à leur conservation que par charité.